Historique
À la suite du décès accidentel du Dr Camille Marcoux en 1973, ses parents et amis ont mis sur pied une fondation dans le but de perpétuer sa générosité à l’endroit de la population de la Basse-Côte-Nord.
Un fonds initial de 15 000 $ a été amassé. Par la suite, la dispersion des membres fondateurs a rendu difficile le fonctionnement de la fondation. Ses activités ont véritablement repris en 1979 lorsqu’un conseil d’administration composé de résidents de la Basse-Côte-Nord a été formé.
En janvier 1995, la Fondation Docteur Camille-Marcoux a élargi son rôle et est devenue la fondation officielle de l'installation de la Basse-Côte-Nord. Ainsi, la Fondation Docteur Camille-Marcoux assume une mission sociosanitaire, en plus d’attribuer des bourses encourageant la persévérance scolaire.
Depuis, plusieurs bourses, d’une valeur variant entre 300 et 750 $ chacune, ont été attribuées à des étudiants de la Basse-Côte-Nord. De plus, la Fondation a fourni des équipements pour améliorer les services offerts aux résidents de la Basse-Côte-Nord.
Qui était le Dr Camille Marcoux?
Camille Marcoux est né le 23 février 1930 à Sholiaban, un petit hameau à l’est de Tête-à-la-Baleine, où habitaient son père Abraham et sa mère Marie-Anne Mauger. Vers 1936, la famille de Camille quittait Sholiaban pour Tête-à-la-Baleine afin que les plus jeunes, dont Camille, puissent aller à « la petite école » bien rudimentaire de Tête-à-la-Baleine alors appelée « Le ruisseau ». Dès sa plus jeune enfance, Camille se démarque par son esprit très éveillé, son intelligence vive et son goût de la taquinerie.
Malgré un contexte économique difficile, le dépaysement et surtout l’éloignement, Camille, à peine âgé de neuf ans, accepte l’invitation de Mgr Napoléon Labrie, eudiste, à poursuivre ses études à Rimouski.
À la fin de l’été 1939, Camille embarque « comme un grand » sur le « Sable » caboteur de la Clarke Steamship qui, une quinzaine de jours plus tard, le conduira au port de Rimouski. Déjà, Camille savait qu’il ne reviendrait pas pour Noël et encore moins à Pâques et qu’il ne reverrait pas les siens avant le mois de juillet prochain.
À la fin de son cours classique, Camille, comme bien d’autres jeunes de cette époque, choisit la médecine. Camille a effectué ses études en médecine à l’Université Laval. Ses années universitaires ont été exigeantes et souvent, il devait « se contenter » d’un seul repas par jour. Heureusement des amis, des visiteurs et des bienfaiteurs lui ont apporté réconfort, solidarité et générosité.
Alors qu’il étudie toujours en médecine, Camille effectue un stage à l’hôpital de Trois-Rivières et un autre stage d’environ 18 mois, à l’hôpital St-Vincent-de-Paul de Sherbrooke où il s’est initié à la chirurgie. Mais Camille a d’autres projets en plus de terminer son cours de médecine : un beau mariage avec une jeune septilienne, Claudette Perry, qu’il a rencontrée lors des fêtes de Noël 1953. Le 30 juin 1956, Mgr Napoléon Labrie bénissait lui-même leur union.
Enfin au printemps 1957, Camille obtenait son diplôme de médecin et dès juillet, ils embarquaient, lui et son épouse Claudette, sur le North-Voyageur, en route pour Blanc-Sablon, aux confins du Québec, où à la demande de Mgr Lionel Scheffer, il sera le seul médecin de l’Hôpital Notre-Dame-de-Lourdes.
Déjà, à chaque escale, l’homme et le médecin sont confrontés à l’immense tâche qui les attend : desservir des populations isolées sur un littoral de côte d'environ 400 km, sans aucun réseau routier, peu ou pas de service aérien et dépourvu de communications électroniques modernes.
Grâce à son caractère déterminé, sa persévérance têtue et à son dévouement titanesque, Camille se donne corps et âme à son travail et à tout son monde; francophone, anglophone et montagnais. Évidemment, les patients de Tête-à-la-Baleine sont souvent invités à la « table du docteur Marcoux » avant de retourner à la maison.
Camille est d’abord et avant tout un médecin proche de son monde et aussi leur confident. Il est aussi au gré des circonstances, des besoins et des urgences, leur notaire, leur avocat et leur représentant assidu et tenace auprès de nombreux ministères et instances gouvernementales.
Malgré ses nombreuses tâches dont celle d’être le seul médecin à l’hôpital de Blanc-Sablon, Camille s’est généreusement impliqué avec le père Gabriel Dionne et le Dr Donald-G. Hodd dans la création du Conseil économique de la Basse-Côte-Nord, cet organisme qui a réussi à donner une voix, une solidarité et une cohésion à l’ensemble des populations isolées, oubliées et silencieuses de la Basse-Côte-Nord.
Le 13 septembre 1973, vers midi, l’hélicoptère-ambulance, qui ramenait le Dr Marcoux à Blanc-Sablon, s’écrase au large de Rivière St-Augustin, dans l’archipel-aux-chiens, entraînant dans la mort ses quatre occupants : le Dr Camille Marcoux, son épouse Claudette, l’infirmière Diane Dupuis et le pilote Steve Power. Toute la Basse-Côte-Nord est en deuil; elle vient de perdre son médecin, son confident et surtout un fils bien-aimé, un des leurs qui les connaissait et les interpellait tous et chacun par leur « petit nom » ou encore avec les intimes, par leur surnom.
Encore aujourd’hui, la Basse-Côte-Nord se souvient avec émotion, nostalgie et reconnaissance du Dr Camille Marcoux, de son inlassable dévouement et de sa généreuse contribution au développement socio-sanitaire de la Basse-Côte-Nord.
En décembre 1973, des amis et collaborateurs ont voulu perpétuer la mémoire et l’œuvre de Camille Marcoux en Basse-Côte-Nord en créant la Fondation Docteur Camille-Marcoux, dont les objectifs sont de promouvoir, d’une part, l’éducation et la scolarisation des jeunes de la Basse-Côte-Nord et d’autre part, de soutenir le développement des services socio-sanitaires en défrayant annuellement le coût de certains équipements.
Bref, la Fondation Docteur Camille-Marcoux veut continuer humblement l’œuvre du Dr Camille Marcoux : aider les siens avec son expertise et ses moyens.
Votre générosité et votre solidarité permettront de promouvoir les objectifs de la Fondation et, surtout, d’honorer la mémoire du Dr Camille Marcoux.